Dom avait le sentiment qu'aujourd'hui était le bon jour pour faire notre marché. Non seulement le plan d'eau était relativement calme, mais en plus, nous avions repéré hier une carriole vendant des fruits sur la plage. Depuis notre antre nous avons une heure de marche entre désert et plan d'eau, sous le soleil. Ce petit exercice nous permet d'arriver dans la rue principale du pueblito, faite de sable bordée de huttes en roseaux.
Nous avons bien fait, de nous précipiter, nous sommes arrivés le jour où il venait d'être livré. Notre petit vendeur de fruits et légumes est adorable. Plus on reste ici, plus nous recevons de mangues pour le même prix... Il avait de belles mangues de deux variétés sucrées comme on les aime. Il nous en a fait goûter une sur place. Un régal. Ici, les fruits ne sont pas traités, les tomates, bien rouges, genre Olivettes, sont succulentes. Il nous avait réservé une salade. C'est la première depuis 3 semaines. Il n'avait jusqu'ici que du chou (repollo). Il est tellement mignon ce garçon, qu'il nous a coupé le petit bout de salade qui flétrissait, puis, il a mis du citron sur le "trognon" "para la conservacion" et il a pesé le tout ensuite. Les citrons, tout comme le reste ne sont pas traités et j'avoue que c'est depuis que nous sommes entre Kunas et Indiens Wayuus, que nous avons vraiment la saveur du vrai citron vert. Même aux Antilles ils étaient toujours durs, peu juteux. Ici, ils sont minuscules, et un citron a plus de jus que dix autres achetés en grande surface. Dom a compté que nous dépensions ici 20 dollars par semaine. Nos réserves de "cannages " baissent aussi. Mais cette vie convient parfaitement à mon capitaine.
Pour le moment c'est le grand boom touristique de Cabo de Vela. Notre désert s'est transformé en 3 jours en centre de repos pour Colombiens venant des grandes villes comme Bogota, Riohacha, Baranquilla. Ils logent les touristes sous des appentis de roseaux. La nuit bien aérée dans le meuble préféré de Pierre : le Hamac. Les Colombiens aiment venir à Cabo de Vela en été. Le restant du pays est soumis aux pluies et aux orages, et ils trouvent ici la seule région sèche de leur pays. Un peu une côte d'azur colombienne. Finalement, nous réalisons que nous avons beaucoup de chance d'être coincés ici. Nous sommes dans un lieu prisé des amateurs de soleil. Le bateau n'est pas soumis à l'humidité qui rôde partout dans les autres régions de la Caraïbe. Et nous sommes hors de la ceinture cyclonique.
Pour couronner toutes ces bonnes impressions, un pêcheur nous a certifié qu'au mois de juillet les vents seraient moins forts qu'en juin. Il nous conseillait aussi de partir de nuit. Un effet de brises thermiques fait lever les vents tous les après-midi. Ils retombent en général vers minuit. Sauf en périodes de grands vents où nous les gardons en permanence. En contre partie, les ondes tropicales ne nous gènent pas beaucoup. Nous voyons passer les orages sur le continent dans notre sud. Mais pour
le moment, rien sur nous. Dommage qu'il vente si fort, mais en même temps en cette saison qui commence, il faut bien que nous soyons quelque part. Et puis, comme le dit mon capitaine, IL FAUT ETRE PATIENT, il faut attendre de bonnes conditions, et il y en aura bien un jour...
Gros 88 Nycole, Pierre et André
toute notre amitié
Nat et dom de l'étoile de lune
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